dans la poche.

En librairies, la sortie d’un livre en format poche n’est pas anodine. C’est une seconde vie pour le texte qui va rencontrer à nouveau son lectorat. D’autant que le prix est moindre par rapport au grand format. On considère que le premier livre de poche qui lance la frénésie éditoriale date de 1953. À l’époque, il coûte 2 francs.
J’ai démarré ma carrière de libraire au rayon poche chez Mollat il y a plusieurs années. J’ai aimé les poches et je les aime toujours. J’ai créé un attachement pour l’objet que je trimballe partout. J’aime que le livre de poche ait un goût de patience, plusieurs mois voire années avant que le grand format ne rapetisse. Beaucoup pensent qu’offrir un poche, ce n’est pas vraiment un cadeau. Je pense l’inverse, c’est l’attention parfaite. J’en offre d’ailleurs beaucoup, à la manière de cartes postales. Voici ici cinq coups de coeur aux superbes couvertures qui ont rejoint en 2025 le rayon littérature :

Tumeur ou tutu de Léna Ghar chez Folio, roman inventif qui prend aux tripes. Une héroïne éprouvée dans son enfance cherche à donner un nom au monstre qu’elle croit abriter. Un texte qui joue avec les mots pour mieux interroger leur sens.

Oui Émile pour la vie d’Amélie Plume aux éditions Zoé, splendeurs et misères d’un couple ordinaire. Beaucoup d’ingéniosité et d’humour, une écriture qui vous prend au dépourvu dans cette réédition d’un texte de 1984.

Pleurer au supermarché de Michelle Zauner chez Bourgois. Après le décès de sa mère, l’auteure éprouve le besoin dévorant de renouer avec ses racines coréennes par le biais de la cuisine. Un beau portrait maternel et un livre gourmand.

Du même bois de Marion Fayolle chez Folio, un premier roman où le cœur de l’Ardèche bat fort, un texte petit mais costaud qui dit la vie à la ferme avec un talent haut. C’est beau.

La Ballade du feu d’Olivier Mak-Bouchard au Tripode. Au cœur du Lubéron, un chat va changer la vie d’un narrateur qui aspire à voir se réaliser ses rêves de jeunesse. C’est clairement mon feel good book !