ici, on a été heureux.

Souvent, je repense à la maison où j’ai grandi et me demande ce qui s’y passe désormais. Ce n’est pas une maison « de charme » mais un plain-pied des années 70 posé comme une soucoupe entre trois champs et un bois dans un village de 200 âmes humaines. « Ma » maison. À l’heure où beaucoup profitent des vacances de printemps, il y a des gens qui s’en vont retrouver, comme dans cette sélection, des endroits qui comptent.

Dans Le Signal chez Babel (Actes sud), Sophie Poirier se prend d’affection pour cette résidence estivale sur la plage au cœur de Soulac et c’est tout un monde qui s’ouvre à elle. Pendant des années, alors que l’immeuble est désaffecté mais encore bien vivant, elle s’y rend et livre un récit qui prend aux tripes. Depuis, ce monument emblématique du littoral atlantique a été détruit, renforçant la puissance du texte.

Dans Là-bas, août est un mois d’automne aux éditions Zoé, Bruno Pellegrino raconte Gustave Roud, écrivain et photographe suisse et sa sœur Madeleine Roud, passionnée d’aéronautique. Ces deux ont vécu ensemble dans la même maison une vie entière. L’auteur ici raconte leurs gestes alors que le monde extérieur évolue mais que la maison se fiche de tout ça et que la vie quotidienne s’inscrit dans les saisons. Ça fout les poils, c’est beau comme tout.


Je vous souhaite des lieux aimés.