un, deux, trois.

Trois coups de coeur qu’il me faut vous partager parce que ces textes font quand même pas mal tourner la tête.

D’abord, il y a Mon vrai nom est Elisabeth d’Adèle Yon  aux éditions du Sous sol. Une enquête qui a duré des années pour comprendre qui était Elisabeth, son arrière grand-mère diagnostiquée schizophrène après son mariage en 1940. Par peur de devenir folle à son tour par hérédité, l’auteure veut comprendre qui était cette femme. Et déterre les secrets de famille. Elle fait parler ses proches et les archives pour dire une femme en mal de liberté dans une époque où la moindre insoumission pouvait vous valoir l’enfermement. J’y pense et j’y pense et je me dis que c’est un livre parfait. 

Ensuite, il y a La Nuit quand je te gratte le dos, récit poétique merveilleux de Francois Bétremieux au Castor astral. Sept ans de relation amoureuse qui se termine. Qu’est-ce qui reste ? Il dit les montagnes russes en même temps que la banalité du quotidien, qui n’est pas une fatalité, bien au contraire. La force du texte, c’est l’effacement des gestes qui se retrouve sur la page en même temps que la voix s’étrangle. C’est un récit comme un tambour de machine à laver, ça vous lave, vous essore, vous laisse en froissures.

Enfin, il y a le volcanique Rue Castellana Bandiera d’Emma Dante chez Le Chemin de fer. Deux voitures s’engagent dans une ruelle à sens unique à Palerme. Dans la première, Rosa et sa compagne. Dans la seconde, Samira et ses proches. Aucune des deux femmes au volant ne veut reculer, question d’honneur. Et c’est tout le quartier qui s’en mêle. C’est si généreux ! Illustrations, traduction épatante… Une pépite silicienne au ton grave dont les personnages sont bien plus complexes qu’on ne le pense. 

Alors, un, deux ou les trois ?

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